La sève était en effet symbole d’un renouveau et perçue comme un moyen de fortifier son organisme pour attaquer l’année :
Les méfaits de l’hiver, auxquels on ne pense pas
En hiver, le froid nous pousse à diminuer notre activité physique et à manger des aliments plus riches qui sont aussi les plus chargés en polluants chimiques car ces derniers sont stockés dans les graisses corporelles des animaux. L’alimentation est plus sucrée, plus pauvre en vitamines et antioxydants.
De plus, notre peau est privée des rayons ultraviolets du soleil qui devraient traverser l’épiderme et le derme pour produire de la vitamine D indispensable pour le moral et la solidité des os, entre autres.
Quoi de plus normal donc que de voir augmenter à la sortie de l’hiver nos douleurs articulaires, nos calculs rénaux, nos indigestions, notre tension artérielle ou même parfois de déclencher une crise de goutte. C’est donc le bon moment pour agir !
Purifier l’organisme
Dans la vision des naturopathes, le corps est pourvu d’émonctoires qui jouent un rôle de filtres épurateurs : foie et intestin, rein, poumon et peau. Mais en hiver, l’alimentation dénaturée, inadaptée ou excessive, la sédentarité, l’absence de sudation et, actuellement, la pollution et le stress, provoqueraient une surcharge de ces émonctoires. Le processus de « nettoyage » s’essoufflerait. S’ensuivraient un « encrassement » et un « ralentissement métabolique », quoi que signifient au juste ces termes, particulièrement perceptibles à la sortie de l’hiver avec, comme premier symptôme, la fatigue souvent ressentie à cette période.
Selon eux, il faudrait à la fin de l’hiver débarrasser l’organisme de tout ce qui l’encombre, éliminer les graisses épaisses qui retiennent les pesticides, les produits chimiques, les fumées. Ils pensent qu’il est important d’aider le foie, l’intestin, la vessie, les reins à se purifier. Ils conseillent de ne pas attendre que nos organes se révoltent tout seuls avec les premiers rayons sous forme d’eczéma, psoriasis et allergies diverses que l’on attribue au soleil, car, selon eux, ces manifestations seraient des signes d’encrassement interne.
La sève de bouleau, élixir précieux
Et justement, Dame-Nature a prévu de nous donner un élixir extraordinaire et précieux pour ce grand nettoyage : la sève de bouleau.
Et ce n’est pas pour rien :
La sève de bouleau contient des éléments naturels très intéressants dont on ignore encore tous les mécanismes d’actions : de la vitamine C, des flavonoïdes antioxydants comme la quercétine, des tanins, de l’acide chlorogénique. Elle est riche en calcium, magnésium, silicium, sodium et potassium. Fraîche, elle contient aussi, immédiatement biodisponibles, des oligo-éléments comme le cuivre, le fer, le manganèse, le zinc si rare dans nos aliments. Elle contient des mucilages, des flavonoïdes, dix-sept acides aminés dont l’acide glutamique qui vivifie et dynamise. Elle contient aussi des cytosines et des sucres sous forme de fructose, de 0,5 à 0,2%.
La sève de bouleau contient encore deux hétérosides, le bétuloside et le monotropitoside qui libèrent par hydrolyse enzymatique du salycicate de méthyle, un analgésique, anti-inflammatoire et diurétique efficace.
Des vertus surprenantes
Dans pratiquement toutes les populations d’Europe centrale et du nord et jusqu’à la seconde guerre mondiale, dans toutes les classes de la population, elle était donnée aux enfants pour suppléer le lait maternel. On l’utilisait pour renforcer la croissance des enfants et des adolescents, pour rendre à leurs parents l’énergie amoindrie par les hivers rigoureux, pour donner aux vieillards plus de force et enfin pour atténuer ou supprimer leurs douleurs rhumatismales ou articulaires.
En Russie, la dernière bouteille était réservée au Pope du village, le prêtre orthodoxe.
Des vertus multiples
Les recherches modernes ont révélé la présence de bétuline, une petite molécule qui améliore la résistance à l’insuline, réduit les plaques d’athérosclérose (qui rigidifient les artères et favorisent les accidents cardiaques) et soigne l’hyperlipidémie (trop de graisse dans le sang).
D’autres travaux menés en ex-Union soviétique indiquent que la sève de bouleau peut être utilisée dans le cadre de traitements contre l’anémie, le cancer, la tuberculose, les calculs rénaux, la goutte, l’arthrose, les rhumatismes, le rhume et les maladies de peau.
Un médicament développé en URSS, le Biomos, fait à partir de sève de bouleau, a une capacité démontrée à cicatriser les blessures et les brûlures et agit comme substance antidouleur et anti-sclérose.
Par ailleurs les recherches ont montré que l’acide chlorogénique de la sève de bouleau (qu’on retrouve aussi dans le café) diminue l’appétit, diminue l’absorption des glucides et favorise l’utilisation des graisses pour fournir de l’énergie et permet une perte de poids qui peut atteindre 4 kg en 12 semaines.
En Europe de l’Ouest, les sociétés qui commercialisent la sève de bouleau mettent en avant ses vertus pour favoriser le drainage et l’élimination des déchets acides de l’organisme (acide urique), ce qui aurait un effet contre les douleurs rhumatismales et les douleurs articulaires. Là encore la science semble confirmer l’usage traditionnel : l’acide chlorogénique module l’activité du système immunitaire pour réduire l’inflammation dans l’arthrite rhumatoïde et le salicylate de méthyle présent dans la sève exerce des effets comparables à ceux de l’aspirine (acide acétylsalicylique) pour contrôler la douleur.
La sève de bouleau est aussi proposée pour stimuler le métabolisme et détoxifier le corps en douceur (eczéma, dartres, psoriasis, dermites du cuir chevelu…).
Les études menées par l’Université de Riga, en Lettonie, ont également prouvé que la sève de bouleau dispose de fortes propriétés antioxydantes et retarde les effets du vieillissement. Elle stimule à la fois la croissance des cellules du derme et de l’épiderme et protège les cellules de la peau contre le stress oxydatif, y compris des rayons ultraviolets, de la pollution et des effets d’inflammations.
Pour finir, les flavonoïdes qu’elle contient comme la quercétine sont aujourd’hui d’une efficacité reconnue pour renforcer les vaisseaux sanguins, diminuer la tension artérielle et combattre la rétention d’eau.
Une récolte respectueuse de la Nature
La récolte de sève de bouleau fraîche ne nécessite ni abattage, ni sacrifice des arbres. Après avoir percé un trou horizontal dans le tronc, il s’agit de laisser couler la sève goutte à goutte dans une bouteille grâce à un tuyau, en évitant l’intrusion de poussières et de salissures dans l’arbre. Un arbre fournira facilement un à deux litres de sève par jour, voire jusqu’à dix litres en deux jours pour un arbre de grande taille. Aucun risque d’épuiser l’arbre, il ne vous donnera que ce dont il n’a pas besoin.
Et de fait, celui qui se hasarde à couper un bouleau de plus de 20 ans au moment de la montée de la sève au printemps s’expose, sans rire, à une inondation. La sève jaillit comme l’eau d’une fontaine.
Une fois la récolte achevée, il faut boucher les trous à l’aide de chevilles de bois pour protéger l’arbre contre les infections.
Conseils pratiques pour la cure
Lorsque l’on commence une cure de sève de bouleau, il est conseillé de l’ingérer à jeun, tous les matins pendant 3 semaines. La cure de jouvence consiste à boire au moins 3 litres de sève de bouleau sur une période de 21 jours.
La sève doit être récoltée près du sol (+/- 0,50m), elle est dite minérale et sera plus trouble et plus bienfaisante que si elle est récoltée à 2 m de hauteur ou sur une branche. Le meilleur moment pour la récolter est après la nouvelle lune de Mars.
Merci à Jean-Marc Dupuis pour ce bon billet ;-)
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