Depuis quelques temps maintenant, vous suivez un traitement pour soigner une pathologie qui vous a été diagnostiquée. Mais vous aimeriez améliorer la prise en charge avec des compléments alimentaires.
Prenons l’exemple d’un patient qui souffre d’hypertension artérielle. Il pourrait vouloir diminuer les effets secondaires de tel ou tel médicament antihypertenseur qu’il ressent dès la première prise, ou atténuer les effets qu’il redoute.
Dans ce cas, le patient trouvera un vrai bénéfice à prendre du magnésium, de la coenzyme Q10, des extraits phytothérapiques d’olivier, de céleri, de la vitamine C, des flavonoïdes, des acides gras oméga-3 ou 6…
Informez-vous toujours bien avant de prendre des compléments ou faites-vous conseiller.
Personnellement, je pense que ce qui est classiquement admis pour un médicament l’est également pour un supplément alimentaire : un produit efficace n’est jamais dénué d’effets secondaires ni de contre-indications. Même si, bien sûr, les risques des compléments alimentaires ne peuvent être comparés à ceux d’un médicament mal pris ou pris mal à propos.
Vos proches vous le rappellent souvent : « Arrête de t’angoisser comme cela ! ». Mais c’est plus fort que vous… Si vous êtes souvent angoissé ou inquiet, ou traité pour un état dépressif par des anxiolytiques et/ou antidépresseurs, vous avez peut-être envie de vous débarrasser au plus vite de ces petites pilules dont les effets secondaires vous… inquiètent ! On ne se refait pas.
Dans ce cas, une supplémentation pourra être vraiment très efficace : zinc, magnésium, gabba, safran, à la niacine, ou l’acide glutamique, vitamines du groupe B dont la B5, B6 ou la B12, au millepertuis, ou plus spécifiquement de la « S-Adénosyl-Méthionine » (SAMe).
Si vous avez le sentiment d’être fatigué dès le matin, c’est que vous avez sûrement besoin d’un petit coup de pouce ! Alors vous pouvez vous tourner vers la tyrosine ou la phénylalanine, et/ou vers certains extraits de plante comme la maca, la théanine, ou le ginseng, ou encore vers certaines huiles essentielles comme le thym, le romarin ou la sarriette.
Vous souffrez de douleurs articulaires ou musculaires (ou les deux) et souhaitez diminuer vos prises d’antalgiques ou anti-inflammatoires.
Là, vous pourrez vous plonger dans la boîte de vitamines du groupe B, en particulier de vitamine B1, de phénylalanine, d’acide chondroïtique, d’acetyl glucosamine, de cuivre, de curcuma, en ajoutant une pincée de pycnogenol (extrait de pin des Landes), du collagène marin, Silicium Organique G5, ou des vitamines antioxydantes telles vitamine E, carotène et sélénium, à des acides gras oméga-3 ou 6 ou certains extraits de plantes comme la reine des prés, l’harpagophytum ou le thé vert.
Sans attendre la survenue de symptômes physiques ou psychologiques, quelques-uns ont compris le sens, la nécessité personnelle, et aussi l’intérêt économique d’une vraie « prévention nutritionnelle active ».
Ils ont saisi que pour prévenir les maladies et les symptômes du vieillissement, il fallait se préoccuper de sa forme dès aujourd’hui.
Aujourd’hui, c’est-à-dire ?
Avant que l’on ne se sente douloureux ou fatigué.
L’idéal serait de commencer dès la trentaine, car c’est l’âge où, en principe, nous sommes à la plénitude de nos fonctions physiologiques. C’est entre vingt-cinq et trente ans que nous cessons de grandir (pour une majorité d’entre nous) et que nous sommes supposés atteindre la plénitude de notre physiologie et notre psychisme de vrais adultes.
Il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard.
Les être jeunes réagissent certes plus rapidement à une bonne remise à plat de l’alimentation avec les suppléments éventuellement nécessaires, mais les effets positifs se produiront et s’observeront à tout âge.
Quelle que soit notre hérédité et notre susceptibilité génétique, nous devons cultiver notre santé avec le plus grand soin. Rien, pour cela, ne remplacera la nutrition. Commencez par là, c’est vraiment la clef de tout.
Si l’on veut vraiment atteindre un optimum de santé, il y a forcément des contraintes à prendre en compte, des obstacles à franchir.
Certes, être vraiment en bonne santé demande des efforts. Cela a aussi un prix, mais ce prix est souvent moindre que celui de beaucoup de choses accessoires auxquelles nous consacrons parfois beaucoup d’argent !
L’autre jour, l’un de mes patients, présentateur de télévision, m’a dit : « J’ai cinquante ans, j’ai la chance d’être en parfaite forme. Docteur, aidez- moi à faire cinquante ans de plus dans le même état » !
Ce sont souvent ces mêmes personnes, en pleine santé, qui fréquentent assidument les terrains de sport ou les salles de fitness. Elles font déjà attention à leur « ligne », à leur « look », et complèteront si besoin par des consultations et des interventions en médecine esthétique.
Ce sont les demandes à la fois les plus intéressantes et les plus difficiles pour nous, médecins.
Les plus intéressantes car on sait d’avance que ces patients-là vont être attentifs à nos conseils.
Les plus difficiles, car ces personnes qui sont « en pleine santé » veulent le rester pour des années, avec des objectifs souvent irréalisables.
Désireuses de résultats rapidement visibles, elles peuvent entraîner leurs thérapeutes sur des chemins qui ne mènent pas forcément tous à la santé.
Les bons médecins de médecine esthétique savent bien refuser certaines demandes !
Lorsqu’on va jusqu’au bout de cette logique, cette obsession de la bonne santé poussée à l’extrême peut traduire un état d’hypocondrie :
L’exigence de l’hypocondriaque, vis-à-vis de lui-même et de son médecin, est proportionnelle à son inquiétude et souvent à la mauvaise image qu’il a de lui-même.
Cette volonté d’être en bonne santé, cette anxiété vis-à-vis de la santé restera-t-elle logique ou deviendra-t-elle pathologique ? C’est au thérapeute de le découvrir, de le faire comprendre, de le faire accepter et, plus difficilement, d’inviter à de vrais changements en profondeur et en durée.
À l’opposé, cette exigence peut être très positive : « Si vous avez un métabolisme de Ferrari, remerciez-en vos ancêtres ou le ciel ou qui vous voulez… Mais ne contournez pas l’aide de l’équipe technique de Ferrari pour entretenir votre moteur ». C’est ainsi qu’un médecin peut se retrouver dans la peau d’un ingénieur d’une écurie de Formule 1 !
Hélas, les hommes comprennent parfois beaucoup mieux le fonctionnement de leur voiture que celui de leur santé…
Parfois plus attentives à leur beauté et à leur vieillissement, les femmes seront plus sensibles à nos conseils.
Pour elles, nous ferons référence à leur corps, à l’élasticité de la peau et à son maintien. Ce sera un bon « angle d’attaque » pour insister sur le besoin d’équilibre métabolique et pour proposer des mesures préventives.
Les impatients ne lésineront pas sur les moyens financiers. Ce sont eux qui disent : « Ne lésinez pas sur les moyens, docteur, j’ai beaucoup lu sur le sujet, prescrivez-moi tout ce que vous voulez, quel qu’en soit le prix. »
C’est notre rôle de parfois réfréner leur enthousiasme et leur demander de « garder raison » !
Billet du Dr Dominique Rueff dans Santé nature Innovation
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